Le CAPM a reçu durant la période de 2014 à 2016, 73 déclarations d’intoxication par bombes lacrymogènes.
Les intoxiqués ont présenté des signes à type de perte de connaissance, nausées, vertiges, dyspnée et asphyxie.
L’évolution a été favorable dans 100% des cas.
Une bombe lacrymogène est un projectile ou un récipient métallique contenant un gaz ou un liquide sous pression qui provoque un écoulement lacrymal. Quatre types de bombes sont disponibles : gaz, gel, poivre/piment et colorante. Elles existent sous plusieurs formes et tailles (stylo, porte-clés, lampe torche, rouge à lèvre, parfum…). Ce sont surtout des produits anti-agression et d’autodéfense.
Les gaz lacrymogènes les plus courants sont le 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS), le chloracétophénone
(CN) et le dibenzoxazépine (CR). Ces gaz sont rapidement absorbés par voie pulmonaire et une grande partie est hydrolysée puis éliminée par les reins.
En aigu, ces gaz sont responsables d’irritations oculaires et respiratoires et peuvent avoir des effets plus généraux (nausées, vomissements, hypersialorrhée et hémorragies internes). A long terme, ils peuvent être responsables d’effets cancérigènes, tératogènes et de fibrose pulmonaire.
Au Maroc, la vente et l’acquisition des bombes lacrymogènes est interdite par la loi [1]. Cependant, leur usage reste large à cause du commerce non formel.
Le CAPM attire l’attention sur le danger de ces produits et appelle les secteurs concernés (ministères de l’industrie et du commerce, ministère de l’intérieur, service des douanes et autorités locales) à prendre les mesures préventives nécessaires en appliquant la loi en vigueur.
En cas d’exposition aux gaz lacrymogènes, il est conseillé de :
- rassurer et éloigner la victime du lieu de l’application de l’aérosol ;
-éviter impérativement de toucher le visage et de frotter les yeux ;
- se moucher et cracher, pour évacuer les produits chimiques ;
Chaque professionnel de santé confronté à cette problématique doit :
- surveiller les femmes enceintes de façon particulière ;
- prévoir des radios pulmonaires à distance pour les personnes ayant présenté des atteintes pulmonaires.
- Arrêté du ministre du commerce extérieur n° 1174-09 du 8 mai 2009, B.O. n°5752 du 16 juillet 2009 : 1186