Le Laboratoire du CAPM a reçu une demande d’analyse des urines d’un bébé de 18 mois admis aux urgences pédiatriques pour trouble de conscience apyrétique. Selon les parents, le bébé n’avait pas d’antécédents et a présenté brutalement des rires immotivés suivis d’une somnolence.
L’analyse toxicologique des urines a révélé la présence de THC (delta-9-tétrahydrocannabinol), principal constituant psychoactif du cannabis et le diagnostic d’exposition aiguë au cannabis a été retenu.
Les intoxications par le cannabis chez l’enfant de bas âge restent sous estimées au Maroc car elles posent souvent un problème de diagnostic.
Ainsi, de 2012 à 2014, le CAPM a reçu 18 déclarations d’exposition accidentelle au cannabis chez l’enfant alors qu’en France, le réseau d’addictovigilance a rapporté 59 notifications d’intoxication pédiatrique au cannabis en 2014 [1].
L’exposition aiguë au cannabis chez l’enfant est responsable de troubles neuropsychiatriques (somnolence, troubles de comportement, mydriase, reflexes ostéo-tendineux vifs, hypotonie et nystagmus); de troubles respiratoires (bradypnée); de troubles cardiovasculaires et d’une hypothermie [2].
Le CAPM attire l’attention des médecins sur l’intérêt d’une analyse toxicologique rapide des urines pour la confirmation du diagnostic d’exposition au cannabis devant les troubles de conscience chez un enfant sans antécédents neurologiques .
Le CAPM recommande aux parents de :
- Laisser obligatoirement toute source de cannabis (oral ou fumé) hors portée des enfants.
- Amener l’enfant à la structure sanitaire la plus proche en cas de son exposition aiguë au cannabis.
1- Garret M, Pion C.Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Augmentation du nombre d’intoxications pédiatriques au cannabis. Vigilances. 2015; 67: 7.
2- Spadari M, Glaizal M, Tichadou L, Blanc I, Drouet G, Aymard I et al.Intoxications accidentelles par cannabis chez l’enfant : expérience du centre antipoison de Marseille. Presse Med. 2009; 38: 1563–1567.